En fonction de notre propre biorythme et des différents pics de vigilance de notre organisme, les capacités physiques de notre corps fluctuent au fil de la journée. Ainsi, certaines heures sont plus favorables pour se dépenser et certains sports sont plus adaptés à une pratique du matin, du midi ou du soir. Explications…
1. Prendre en compte l'horloge biologique
Voilà des années que notre vie est cadencée par le cycle solaire. Si nous réagissons tous à la lumière du jour qui nous réveille progressivement dès l’aube, nous sommes également dirigés par deux grandes horloges : celle du matin avec nos reins qui secrètent du cortisol, l’hormone du stress, et celle du soir avec notre cerveau qui secrète la mélatonine nécessaire à l’endormissement. Le fait que certaines personnes se perçoivent intuitivement du matin ou du soir est du à la température corporelle au réveil, c’est-à-dire qu’entre 36° et 36,5°, vous êtes plutôt du soir alors qu’autour de 37°, vous êtes plutôt du matin, votre corps étant suffisamment « chaud » pour démarrer la journée. Par ailleurs, être un petit, un moyen ou un gros dormeur joue un rôle dans le fait de se percevoir plus du matin que du soir. On estime ainsi qu’environ 15% de la population est vraiment matinale (réveil vers 6h), que 15% est du soir (coucher après 1h du matin) et que les 70% restants naviguent entre ces deux catégories et s’adaptent, en ayant toutefois des préférences horaires, aux contraintes imposées par la vie en société. Etre « du soir » ou « du matin » comporte donc de vraies différences physiologiques dont il faut tenir compte pour tirer les meilleurs bénéfices de sa séance de sport.
2. A quelle heure faire du sport ?
« Les athlètes qui s’entraînent tous les jours et vivent à fond leurs compétitions du week-end le ressentent pleinement : leur prestation athlétique est optimale entre 9h et 11h et 16h et 18h, explique le Dr Michel Roland, médecin du sport. Leur vigilance est optimale, leur organisme atteint un pic de cortisol et de sucre après le petit-déjeuner et le déjeuner, ils peuvent donc sans souci se lancer dans une séance technique et endurante. Le souci, c’est que si ces plages horaires conviennent à merveille aux sportifs professionnels, elles ne collent guère avec l’emploi du temps de monsieur tout le monde. Fort heureusement, il est possible de bouger à d’autres heures de la journée, à condition de ne pas aller contre son horloge et de ne pas jouer au squash à l’heure où le corps supporterait plus logiquement le yoga ».
3. Pour les sportifs du matin
Après une nuit de repos, le matin est le bon moment pour faire du sport. Si vous ne pouvez pas pratiquer entre 9h et 11h (tranche horaire idéale), vous pouvez sans problème partir plus tôt, entre 7h 30 et 8h, à condition de ne pas contrarier votre horloge biologique.
Je privilégie… : Les sports d’endurance comme la course à pied, la natation, la marche active, le vélo de route… Mais surtout les activités physiques « techniques » comme les sports de combat, le tennis, la danse, le golf…, qui sollicitent à la fois le corps, la mémoire et la capacité d’analyse de notre cerveau. Notre psychomotricité étant alors au top, il est plus facile de mémoriser les mouvements, leurs enchaînements et de les exécuter avec la concentration et vigilance qui s’imposent.
4. Une activité physique pendant la pause déjeuner
S’entraîner à l’heure du déjeuner, c’est une solution pratique adoptée par nombre d’entre nous. Néanmoins, vigilance et performance sont dans leur phase descendante.
Je privilégie… : Un sport de plein air pour profiter d’une luminosité maximale qui réveille ! Oui au roller, au jogging, au vélo, à la marche ou encore aux raquettes et au ski (fond ou alpin) pour ceux qui vivent en montagne. En s’oxygénant à la mi-journée, on fait le plein d’énergie pour tenir jusqu’au soir. Attention toutefois à ne pas partir après 12h30 : vous risqueriez de décaler votre coup de pompe naturel de début d’après-midi (heure de la sieste), voire de l’accentuer et de bailler aux corneilles jusque 16h environ, période où la vigilance est relancée (pic de cortisol).
5. Fin de journée : idéal pour se dépenser
Sport du soir : attention cauchemars ! Ou en tout cas, à un endormissement et un sommeil de mauvaise qualité, s’accordent à dire les spécialistes. Il faut donc feinter et si possible, bouger entre 17h et 19h. Au-delà, la température corporelle baisse, la vigilance fait de même car notre organisme se prépare doucement au sommeil. Sachez que, pour que le sport favorise une « bonne » fatigue et un sommeil profond et réparateur, il faut espacer de 4h votre séance de sport et le moment de vous glisser dans vos draps.
Je privilégie… : Des activités d’aérobie (vélo, marche nordique, natation…), de coordination (danse, gym, aquagym…), d’étirements (stretching, Qi Gong, Pilates, yoga…), suivis d’une séance de relaxation de 10 à 15mn, d’un bain ou d’une douche tiède.