Moustiques : Avez-vous la tactique ?

Les moustiques sont surtout connus pour les repas de sang pris par les femelles qui ont besoin, chez la plupart des espèces, d’un apport supplémentaire en protéines pour la maturation des oeufs.
Certaines piquent de préférence les oiseaux ou les batraciens. D’autres peuvent produire une première ponte sans prendre de repas sanguin ; elles sont dites autogènes et utilisent les réserves énergétiques accumulées par la larve. Nous savons tous par expérience que les moustiques piquent préférentiellement à certaines heures de la journée, le plus souvent à l’aube et au crépuscule.

Son repas achevé, elle s’en va pondre ses oeufs à la surface de l’eau ou sur une terre humide soumise à submersion. Dans l’eau, ses oeufs vont donner naissance à des larves qui ont un mode de vie exclusivement aquatique.L’eau est indispensable à l’éclosion de la larve et à son développement… La vie du moustique au stade larvaire est inférieure à 10 jours chez certaines espèces. Les larves se nourrissent de bactéries et de plancton.
Au terme de cette période, la larve devient nymphe. A ce stade, elle vit encore 2 à 3 jours dans l’eau, le temps que s’accomplissent en elle de profondes modifications anatomiques. La nymphe commence sa mutation en s’immobilisant à la surface de l’eau. Une déchirure ouvre sa face dorsale…et l’adulte se dégage lentement. Libre, il pourra enfin voler de ses propres ailes. Le moustique naît !

Partout où il y a un hiver même peu rigoureux, l’hibernation apparaît. Elle peut avoir lieu à un stade fixe (oeuf, larve ou adulte) ou à diverses étapes. Au stade adulte, les femelles se réfugient dans des lieux abrités (caves, bergeries,…). Il n’y a pas production d’oeufs tant que la belle saison n’est pas revenue. En fait, il ne suffit pas d’une élévation de température pour que l’activité reprenne ; la durée du jour joue également un rôle important.

La femelle moustique injecte lors de sa piqure un peu de salive qui fait effet d’anticoagulant (son but est de neutraliser les plaquettes afin que le sang reste liquide à l’intérieur de sa trompe lors de son transport).
Les cellules sous la peau « les mastocytes » réagissent à cette salive et provoquent un gonflement de la peau et une sensation de démangeaison.
Cette sensation dure en moyenne entre 30 secondes et 3 minutes et se dissipe généralement après 10-15 minutes. Voila pourquoi, si on ne se gratte pas, le bouton ne démange plus.

Que faire ?

On ne peut pas faire grand-chose… si ce n’est… patienter et surtout ne pas se gratter… car ça irrite la peau et provoque les boutons qui entraînent des démangeaisons supplémentaires et le cercle infernal se met en route.
En revanche, pour les personnes allergiques, des précautions sont à prendre. Les réactions allergiques après piqûres de moustiques sont essentiellement locorégionales, immédiates ou tardives. Les traitements antihistaminiques sont alors très efficaces.

La prévention du paludisme, de la dengue et de toutes les autres maladies transmises par les moustiques, passe par certains comportements, dont le principal consiste à ne pas se faire piquer.

Mesures comportementales
• Passez le moins de temps possible hors des habitations.
• Privilégiez les lieux couverts, et particulièrement ceux climatisés, car si l’air conditionné ne tue pas le moustique, il diminue son agressivité.
• Evitez les situations à risque maximal d’attraction des moustiques, comme les séjours sous une lampe.
• Préférez les sites à risque réduit comme les lieux ventés, ou les bords de mer, avec brise marine.
• Portez des vêtements couvrant le maximum de votre corps, et mettez du répulsif sur les parties non protégées.

Les répulsifs
Les répulsifs anti-moustiques ne sont soumis en France à aucune réglementation particulière. Ils sont assimilés à des cosmétiques, ce qui fait que n’importe quel produit peut se targuer d’être un répulsif puissant, sans en apporter la moindre preuve.

A savoir
Les mastocytes sécrètent de l’histamine qui est actuellement le meilleur inducteur de démangeaison connu à ce jour.

• L’OMS conseille de ne dormir que sous des moustiquaires imprégnées.
La moustiquaire, imprégnée de perméthrine ou de deltaméthrine, a une efficacité de 6 mois, pendant lesquels se produira un effet répulsif, éloignant les moustiques et un effet neutralisant « knock down » pour tout moustique qui se serait posé sur la moustiquaire.
• Pour les vêtements, procédez par imprégnation de façon durable (6 mois) à la perméthrine par trempage (type Insect Ecran Trempage®), ou de façon temporaire (8 lavages) à la perméthrine à l’aide d’un spray (type Insect Ecran Vêtements®).
• En cas d’allergie, ce qui est rare, mais qui se manifeste par des gonflements, la prise de médicaments antihistaminiques et l’application de crème aux corticoïdes sont indispensables. Mais attention, uniquement sur prescription médicale.
• Vous devez absolument vous protéger dès la tombée de la nuit avec des vêtements couvrants, des moustiquaires et des produits répulsifs.
• Où que vous soyez, pensez à amener avec vous des prises anti-moustiques et à les mettre dans vos chambres d’hôtel. Faites également brûler à l’extérieur et à l’intérieur des serpentins odeur citronnelle ou géranium.

On trouve sur le marché nombre de produits à base de citronnelle dont l’efficacité est plutôt concluante. L’huile essentielle extraite de cette plante aromatique contient en effet des molécules chimiques qui favorisent l’éloignement des insectes. Cette odeur de « citron » déplaît fortement aux moustiques. On peut donc essayer de choisir des plantes qui dégagent des senteurs d’agrumes pour éloigner ces prédateurs, sans s’empoisonner.

Il existe de multiples plantes dont le feuillage, odorant, dégage ce parfum citronné qui tient les moustiques à distance : thym citron, mélisse, basilic à petites feuilles (pas celui utilisé pour la cuisine), géranium odorant, verveine citronnelle…

Dans un pot sur le rebord d’une fenêtre ou mieux, associées dans une même jardinière, elles empêcheront les moustiques d’entrer dans la chambre : plus de piqûre douloureuse au petit matin ! L’astuce marche également sur une terrasse ou un balcon, même si un espace grand ouvert diminue évidemment l’effet « barrière » de ces végétaux.
Cette association de plantes aromatiques est en outre agréable à l’oeil, les petites fleurs des uns (géranium, thym) se mélangeant avec les feuillages colorés ou panachés des autres (thym citron, mélisse et géranium).